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samedi 16 septembre 2017

La cité des méduses



La cité des méduses
Auteur : Emmi Itäranta
Éditeur : Presses de la Cité
Date de publication (VF) : 12 Janvier 2017
Nombre de pages : 346
Titre original : Kudottujen kujien kaupunki (2015)




Résumé :


Sur une île où la vie humaine n’a que peu de poids, un groupe de tisseuses travaillant au prestigieux palais des Toiles est soudainement perturbé par l’arrivée d’une nouvelle recrue. Cette dernière a la langue coupée, et la seule marque permettant d’en apprendre davantage sur son identité est le mot gravé sur sa main : Eliana.

Mon avis :



J’avais découvert la plume d’Emmi Itäranta grâce à son livre Fille de l’Eau. Ce livre m’avait totalement transportée et bouleversée, si bien qu’il reste parmi mes favoris à ce jour. De ce fait, en me promenant dans une librairie, lorsque je suis tombée sur son titre « la cité des méduses » (que j’ai lu en anglais, car je n’avais pas encore le niveau pour le lire en finnois à l’époque) je l’ai acheté en toute confiance.
Si, je dois l’avouer, ce second ouvrage d’Emmi Itäranta m’a moins touchée, j’ai été ravie de retrouver sa plume si particulière et enchanteresse.

Nous faisons la connaissance d’Eliana, tisseuse au palais des Toiles. J’avoue avoir été un peu déroutée au départ, voire même un peu perdue, car le lecteur se retrouve parachuté au milieu de cet univers étrange et inconnu, sans que l’on ne lui explique son fonctionnement. Et le fait de l’avoir lu en anglais n’a pas arrangé les choses. Cependant, au bout de quelques chapitres, tout est rentré dans l’ordre. On ne comprend donc pas où l’auteur veut nous emmener et je dois dire que sur moi cela a fonctionné, car j’ai fini par me laisser prendre au jeu. Je voulais absolument résoudre le mystère. Car le livre commence sur une énigme. Eliana retrouve une jeune femme sur la plage, qui vient visiblement d’être agressée. Malheureusement, cette dernière ne peut pas raconter ce qui lui est arrivé, car elle a la langue coupée. Pourquoi s’est-elle retrouvée dans cette situation et comment se fait-il qu’elle ait le prénom d’Eliana tatoué sur sa main, alors qu’elles ne se sont jamais rencontrées auparavant ?

Au niveau des personnages, il y en a assez peu en fin de compte. On s’attarde beaucoup sur Eliana et son lien potentiel avec Valeria (la jeune femme muette). J’aime beaucoup les liens qui se tissent entre ces deux-là d’ailleurs. Elles m’ont vraiment touchée ! Les autres protagonistes tiennent parfaitement leurs rôles secondaires, sans vraiment trop se dévoiler. Et ce n’est, de toute façon, pas ce qu’on leur demande. Il s’agit d’un tome unique et il aurait été inutile d’encombrer le récit avec trop de détails ne desservant pas le fil conducteur.

Pour en revenir à l’histoire, même si le début a été assez chaotique, j’ai vraiment apprécié ma lecture. J’ai passé un excellent moment et j’en garde un souvenir assez précis. J’écris d’ailleurs cet avis plusieurs mois après avoir terminé ma lecture, sans rencontrer le moindre problème de trou de mémoire (ce qui est assez rare me concernant !).
La société dans laquelle notre héroïne évolue est typique de toutes les dystopies (peuple opprimé, beaucoup d’interdictions, mouvement de rébellion, etc.), pourtant elle se révèle être très originale également. En effet, tout tourne autour du rêve. Ou plutôt de l’interdiction de rêver. Car rêver est considéré comme un acte criminel et lorsque quelqu’un est pris en flagrant délit, il n’a pas le droit à une seconde chance.
Je n’en dirai pas plus pour ne pas risquer de trop en révéler sur l’intrigue, mais une fois encore Emmi Itäranta nous prouve qu’elle a de l’imagination à revendre !
La fin ouverte m’a cependant laissée sur ma faim, justement. Mais bon, je respecte ce choix de vouloir faire travailler l’imagination du lecteur, même si cela peut paraître un peu frustrant sur le moment.

Un dernier petit mot concernant la plume de l’auteur. Tout comme je le disais plus haut, c’est un vrai délice. Je n’ai qu’une hâte : pouvoir lire un livre d’Emmi Itäranta dans sa langue natale (j’y travaille…). Ses mots sont justes, poétiques, sans trop en faire. On se retrouve sans peine happé dans l’univers de l’auteur et je dois dire que j’attends avec impatience son prochain roman !


En résumé, malgré un début un peu difficile et une fin un peu trop ouverte à mon goût, j’ai vraiment apprécié ma lecture. J’étais plus que ravie de retrouver la merveilleuse plume d’Emmi Itäranta et serai au rendez-vous pour sa prochaine publication !

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